L’histoire juive de Mohamed Ali

 » Que vous soyez musulman, chrétien ou juif n’a pas d’importance. Si vous croyez en Dieu, vous devriez penser que chaque être humain fait partie d’une seule et même famille.  » (Mohamed Ali)

Le célèbre boxeur Mohamed Ali n’était pas juif mais tout au long de sa vie il a entretenu une relation avec le judaïsme. Relation qui lors de sa conversion à l’islam fut compliquée mais qui s’améliora grandement avec le temps. En effet un fait qui est largement ignoré, c’est son rapprochement progressif avec l’islam soufiste (mystique de l’islam) et le fait d’avoir, en deux moments clés de son existence, exprimé sa compassion pour les Juifs, en paroles et en actes.

Le propre entraîneur d’Ali, Drew Bundini Brown était juif ! Il était non seulement l’un des plus proches amis du boxeur, mais surtout celui qui lui écrivait les brefs poèmes qu’il prononçait sur les rings et en dehors. Khalia, la propre fille (musulmane) de Mohamed Ali, épousa un Juif, Spencer Wertheimer. Et en 2012, lorsque Jacob Wertheimer, son petit-fils, décida d’embrasser le judaïsme et de faire sa bar-mitzva, Mohamed Ali se montra enchanté de sa conversion et soutenu l’itinéraire de son petit-fils et a assisté à même assisté à la cérémonie religieuse dans la synagogue de Philadelphie.

Pourtant lors de l’affaire Daniel Pearl, en janvier 2002, lorsque le journaliste a été enlevé par les islamistes pakistanais, Mohamed Ali s’était engagé publiquement pour sa libération et n’avait pas hésité à publier un communiqué, demandant aux ravisseurs de faire preuve de compassion. «Traitez-le comme vous voudriez que tous les musulmans soient traités par les autres » avait-il supplié. « Daniel ne doit pas devenir une nouvelle victime du conflit en cours. Ma prière la plus sincère est que Daniel Pearl soit autorisé à rentrer en toute sécurité dans sa famille. Puisse Allah avoir pitié de nous tous ». Mais malgré son engagement, le journaliste avait été décapité par les extrémistes, ce qui avait plongé l’Amérique dans la stupeur. Ali avait participé aux funérailles.

Rappelons aussi que sa fille, Rashida Ali, avait tenté de trouver en Israël, à l’hôpital Hadassa, un nouveau traitement contre la maladie de Parkinson (dont souffré Ali) mis au point par une société de biotechnologie, Brainstorm.

Parmi les nombreuses allocutions tenues aux funérailles du monstre sacré de la boxe, celle du rabbin Michaël Lerner a été particulièrement ovationnée. L’occasion de revenir sur la relation faite de hauts et de bas, qu’a entretenue la légende sportive avec le judaïsme.

Par Noam Mosséri – Juifs célèbres © Tous droits réservés