Héléna Rubinstein , la reine de la cosmétique
Née dans le quartier juif de Cracovie de parents commerçant très religieux ( son grand-père était rabbin ). Elle connut une relation très particulière avec ses propres parents qui étaient très durs avec avec leurs filles. Par exemple ils refusèrent qu’elle épouse l’homme qu’elle aimait pour l’unique raison qu’il n’était pas juif. Et quand Héléna veut entamer des études de médecine , elle essuie également un refus de la part de ses parents.
Elle décide donc de quitter Cracovie et se réfugie alors à Vienne chez sa tante maternelle. Puis en mai 1896 , elle part pour l’Australie pour rejoindre son oncle dans le but d’éviter un mariage arrangé avec un riche veuf. En Australie , elle travaille d’abord trois ans comme aide domestique chez son oncle. En parallèle , Héléna apprend ‘anglais et réfléchis sérieusement à son avenir professionnel.
Passionnée par la cosmétique depuis toute petite , un jour où elle s’ennuyait , elle confectionna sa propre pommade pour les peaux abîmées des Australiennes. La crème connut un énorme succès auprès de ses amis , c’est ainsi que la société Héléna Rubinstein ouvre ses portes à Melbourne en 1902.
Puis en 1905 , étant convaincu que les cosmétiques et les sciences sont liés , Héléna laisse la boutique à sa sœur pour rencontrer de grands dermatologues et diététiciens à travers le monde. Son voyage fut une véritable réussite , elle y rencontra même de grands esprits scientifiques comme la grande Marie Curie qui lui affirma que » les corps respirent aussi par la peau. «
Satisfaite de ses découvertes faites à travers le monde , Héléna rentre en Australie et affirme : « Mon désir permanent d’être à l’avant-garde de la recherche scientifique a convaincu le corps médical que la beauté n’est pas une chose futile » Elle marque ainsi vite la différence et assied définitivement sa notoriété, en imposant à tous ses produits des tests scientifiques rigoureux5; ce qui ne s’était jamais fait auparavant.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle devient le fournisseur officiel de l’armée américaine, équipant les soldats en maquillage camouflant et démaquillage ainsi qu’en crème solaire.
Véritable icone de la cosmétique , Héléna Rubinstein est aussi à l’origine de nombreuses innovations du monde de la beauté qui sont utilisées encore de nos jours.
: En 1902, elle invente le concept de cabine et des salons de beauté.
En 1910, elle dresse la classification des types de peau. Elle fut la première à énoncer le principe que tous les types de peau ne pouvaient être traités de la même manière2 : un concept qui semble banal aujourd’hui, mais qui était complètement novateur à cette époque.
Elle fut la première à penser que le premier soin de base était l’hydratation de la peau, à imaginer d’utiliser le lait comme émulsion légère
Elle fut la première à mettre sur le marché un autobronzant
Elle a inventé le tube de mascara qui a révolutionné le maquillage des cils. En 1939, elle invente le mascara résistant à l’eau et en 1956 le premier mascara rechargeable en tube (Mascara Matic), avec une brosse pour pouvoir l’étaler facilement sur les cils. Ce mascara, enrichi en fibres de soie (ce qui rend le cil plus souple), est rebaptisé en 1964 « Long Lash »
Elle fut encore la première à mettre en avant le lien essentiel entre alimentation, nutrition et beauté
Elle créa le marketing événementiel, lorsqu’en 1939, elle présente son nouveau « mascara waterproof cake » lors d’un ballet aquatique et lorsqu’en 1941 à New York, pour le lancement de son troisième parfum, « Heaven Sent », elle organise un lâcher de 5 000 ballons avec des messages et des échantillons.
Vers 1944, elle créa des « Beauty classes » pour enseigner les gestes de soins et de maquillages, affirmant : « Il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que des femmes paresseuses ».
La grande Héléna Rubinstein décède à New York à l’age de 94 ans , laissant ainsi à son fils une fortune colossale ( 15 usines et 30 000 employés dans le monde ). La famille décida par la suite de vendre la marque au groupe Colgate-Palmolive en 1973 et enfin à L’Oréal en 1988.
Par Noam Mosséri – Juifs célèbres © Tous droits réservés