Eli Cohen le plus grand espion de tous les temps
Ayant joué un grand rôle dans la victoire israélienne sur les forces syriennes lors de la Guerre des Six Jours, il est encore aujourd’hui considéré comme l’un des espions les plus efficaces de l’histoire. De qui s’agit-il ? Cet espion, dont le travail a été si important pour Israël et pour Tsahal, c’est bien évidemment Eli Cohen. .
En Israël, Eli doit effectuer son service militaire dans l’armée israélienne et il sert comme analyste pour les renseignements. Il pose sa candidature pour intégrer les services secrets israéliens peu de temps avant d’être démobilisé de l’armée.
En 1960, il est engagé comme espion au sein de la Branche des Renseignements de l’armée israélienne mais ne bénéficie pas d’un statut protecteur comme celui de diplomate. Il doit opérer à l’étranger sous une fausse identité et il obéit aux ordres du futur Premier Ministre Yitzhak Shamir, qui est à l’époque officier du renseignement.
Sa mission consiste à transmettre des informations aux services de renseignements israéliens par radio ou lettres secrètes. Tous les six mois, il se rend en Europe pour rencontrer ses supérieurs. Il profite d’ailleurs de ces voyages pour rendre visite à sa famille restée en Israël.
En 1964, il devient agent pour les services secrets israéliens dans le cadre d’une réorganisation globale des services de renseignements.
En Syrie, il se lie avec de nombreux dirigeants dont le futur président Hafez el-Assad. Lorsque ce dernier devient Premier Ministre, Eli-Taabat est pressenti pour un poste d’adjoint du Ministre de la Défense syrien.
Au cours de sa mission en Syrie, Eli Cohen obtient des renseignements cruciaux qu’il transmet immédiatement à Israël quelques temps avant la Guerre des Six Jours en 1967. Ses contributions ont donné un avantage précieux à Israël qui parvient à venir à bout des ennemis arabes.
Cohen obtient rapidement la confiance de plusieurs hauts officiers syriens ainsi que des membres du gouvernement. Son plus grand tour de force fut d’avoir transmis à Israël les localisations précises des fortifications syriennes sur le plateau du Golan (3 ans seulement avant la guerre des Six Jours). Il rapporte aux services israéliens la disposition des bunkers et des bases de tir syriens organisés en trois lignes.
Certains ajoutent qu’il aurait ainsi suggéré aux officiers syriens que des arbres à eucalyptus soient plantés autour des bunkers syriens pouvant viser le territoire israélien, prétendant officiellement que ces arbres pourraient servir d’abris naturels aux postes avancés. La plantation de ces arbres fut décidée par les autorités syriennes, suivant ses conseils. Cela permit surtout aux soldats de Tsahal de pouvoir facilement localiser les bunkers syriens lors de leur bombardement pendant la Guerre des Six Jours.
Cohen transmet également les identités de nombreux pilotes syriens, ce qui aura notamment pour effet d’empêcher le bombardement de Tel Aviv en 1967 par l’aviation syrienne.
Les Syriens, comprennent peu à peu qu’un espion transmet des informations. Début janvier 1965, il est démasqué par des spécialistes égyptiens du contre-espionnage ayant localisé, grâce à un nouveau système de radiogoniométrie d’origine soviétique, les ondes radio de messages chiffrés en morse émises depuis un poste émetteur miniature dans son appartement.
Eli Cohen est arrêté le 24 janvier 1965, au moment où il transmet des messages secrets à Israël. Dans son dernier message codé, il annonce à ses homologues israéliens qu’il est démasqué. Il est ensuite torturé, jugé à huis clos en Syrie, et condamné à mort par pendaison.
En dépit des interventions des chefs d’État français, belge et canadien, ainsi que du Pape Paul VI qui demandent au gouvernement syrien de revenir sur cette sentence, Eli Cohen est pendu sur une place publique à Damas le 18 mai 1965.
A la fin de la Guerre des Six Jours, malgré de nombreux efforts, Damas refuse de transférer le corps d’Eli Cohen.
Les autorités syriennes ont toujours refusé de renvoyer le corps de Cohen à sa famille pour qu’il soit enterré en Israël. Les demandes de sa famille sont encore aujourd’hui ignorées par le gouvernement syrien.
Par Noam Mosséri – Juifs célèbres © Tous droits réservés