Nicola Sirkis fondateur du groupe Indochine est d’origine juif russe

Nicola Sirkis est le frère jumeau de l’ancien guitariste du groupe, Stéphane Sirkis, mort le 27 février 1999. Il est aussi le frère cadet du réalisateur Christophe Sirchis.

La famille paternelle de Stéphane et Nicola Sirkis est d’origine juive russe venue de Chișinău (ville qui fut roumaine puis russe aujourd’hui capitale de la Moldavie) marquée politiquement à gauche.

Une jeunesse turbulente

La famille paternelle de Stéphane et Nicola Sirkis est d’origine juive russe venue de ChiÈ™inău (ville qui fut roumaine puis russe aujourd’hui capitale de la Moldavie) marquée politiquement à gauche. Leur famille maternelle est une famille de militaires français marquée politiquement à droite. Alors que Nicolas et Stéphane n’ont que deux ans, leur famille déménage à Bruxelles, où leur père a été nommé ingénieur chimiste au sein d’Euratom. C’est donc dans une famille plutôt bourgeoise qu’ils seront élevés, bercés par la musique classique qu’écoutaient leurs parents. Nicola Sirkis affirme toutefois qu’en grandissant, sa jeunesse avait été fortement perturbée par le divorce de ses parents, la drogue et l’alcool, et qu’il a plusieurs fois été renvoyé de ses établissements scolaires (dont le lycée Emmanuel-Mounier de Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine et le lycée Jacques Monod de Clamart) avec son frère Stéphane. Lorsqu’il a 12 ans, sa mère quitte la Belgique et s’installe en France avec ses trois enfants à Châtillon.

L’aventure Indochine

En mai 1981, il forme avec un ami, Dominique Nicolas, le groupe Indochine, avec comme nom de scène Nicola Sirkis. Son frère Stéphane et Dimitri Bodianski les rejoignent par la suite. L’Aventurier, premier album du groupe, est un grand succès. Les albums Le Péril jaune3 et 7000 danses vont suivre, enchaînant les tubes : Kao BangCanary Bay3 nuits par semaineTes yeux noirsSalômboLes Tzars

Mais dans les années 1990, Indochine est délaissé par la presse qui considère le groupe comme démodé (un article virulent parlera de « sinistre ringardise échappée des années 1980 »)(référence ???). Cette décennie marquera une longue traversée du désert pour Nicola Sirkis et Indochine. Mais le chanteur du groupe ne perd pas espoir, et insiste pour qu’Indochine poursuive sa route sous le même nom, malgré le départ en 1995 de Dominique Nicolas.

Nicola Sirkis perd son frère Stéphane Sirkis le 27 février 1999 et la sortie de l’album Dancetaria est retardée en conséquence. Pour lui rendre hommage, Nicola Sirkis organise « Le Stef concert » durant le Dancetaria Tour, et écrit en 2001 (sur l’album Paradize) la chanson Electrastar, composée par Olivier Gérard.

Le 26 juin 2010, Indochine devient le premier groupe de rock français à remplir le Stade de France.

En solo

En 1992, il sort son unique album solo, Dans la lune…, réalisé avec Marie Guillard et le groupe Les Valentins.

Participation culturelle

Nicola Sirkis a participé le 14 juin 2008 au marathon des mots de Toulouse où il a fait une lecture de Un jour rêvé pour le poisson banane et autres nouvelles de J. D. Salinger.

Il participe parfois à la rédaction de certains journaux en tant que « rédacteur en chef d’un jour » (ex : aux Dernières Nouvelles d’Alsace, au Soir, à Ouest-France, au figaroscope).

En 2014, il chante Hexagone sur l’album-hommage La Bande à Renaud, qui est sorti le 9 juin. Puis sur le volume 2, qui sorti le 27 octobre, il interprète Petite conne.

En 2015, il interprète L’opportuniste, en duo avec Jacques Dutronc, sur l’album Joyeux Anniversaire M’sieur Dutroncqui parut le 9 mars, à l’occasion des 70 ans du chanteur.

Vie privée

Il vit d’abord avec la graphiste-photographe Marion Bataille avec qui il reste sept ans. C’est elle qui a conçu les pochettes d’Indochine de 1982 à 1989. Il épouse ensuite l’actrice Marie Guillard le 22 juillet 1995.

En 1996, il rencontre Gwenaëlle Bouchet – dite Gwen B ou Gwen Blast, bassiste du groupe Madinkà – fan d’Indochine qui participa en tant que figurante dans les clips Satellite et Drugstar de l’album Wax. Ils ont une fille, Théa, née le 25 octobre 2001, et se marient le 24 septembre 2003, à Paris. Le couple se sépare en 2009.

Engagements

Indochine joue le 15 juin 1985 au concert organisé par SOS Racisme Place de la Concorde.

Indochine a enregistré une reprise de Road to Nowhere, chanson du groupe Talking Heads sur un album en faveur de la liberté de la presse dans le monde en 2002, ainsi qu’une version de You Spin Me Round (Like a Record) du groupe Dead or Alive, en 2008 au profit de Reporters sans frontières, pour le boycott de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin.

Nicola Sirkis est le parrain officiel de plusieurs associations :

  • Craniopharyngiome Solidarité, depuis septembre 2006, qui informe et soutient les familles et personnes touchées par cette maladie rare ;
  • Les Parents: créée par Willy Pierre suite au décès du jeune Matteo (13 ans), cette association vient en aide aux victimes de harcèlement scolaire et lutte contre ce dernier. Le single College Boy (2013), de Nicolas Sirkis, dénonce l’homophobie et la violence scolaire au sein des élèves. Le clip associé, d’une violence assumée, généra une certaine polémique sur la nécessité de montrer ou non les images jugées choquantes, et l’avantage commercial induit par le buzz médiatique ;
  • le Refuge, qui lutte contre les discriminations liées aux orientations sexuelles et à la transidentité, notamment au sein des familles.

Le site officiel du groupe propose une rubrique « Sites associatifs » qui renvoie à différentes organisations luttant contre les discriminations sexuelles, l’homophobie, le racisme, pour la liberté de la presse, du Tibet, ou la protection de la nature, ainsi que des associations à but caritatif, notamment dans des domaines médicaux.

Le chanteur s’est par ailleurs positionné contre le FN, en comparant le parti présidé par Marine Le Pen à un parti néo-nazi. Par ailleurs, Nicola Sirkis a condamné les propos homophobes tenus par certains membres du groupe de rap Sexion d’assaut dans leurs chansons, changeant au passage de maisons de disques.

Par Noam Mosséri – Juifs célèbres © Tous droits réservés