Mercedes , une petite fille juive à l’origine de la marque !
L’origine de Mercedes :
Emile Jelinek est un célèbre homme d’affaire juif Austro-Hongrois. Son père était le célèbre rabbin orthodoxe Adolf Jelinek. Né dans la ville allemande de Leipzig, la famille déménage à Vienne durant son enfance. Les résultats scolaires d’Emile ne sont pas très satisfaisants et font même douter ses parents quant à la capacité de leur fils. Une fois sorti de l’école, son père lui obtient du travail dans une compagnie ferroviaire de la ville. Son expérience au sein de cette entreprise sera brève, En effet, il se fera licencié lorsque le gérant se rendit compte qu’Emile organisait des courses de train après la fermeture. En 1872, alors âgé de 19 ans, Il s’installe au Maroc après que son père lui ait trouvé une place au sein de l’Ambassade Autrichienne à Tanger. C’est là qu’Emile fit la connaissance d’une juive française née au Maroc : Rachel Goggmann Cenrobert.
Sa carrière diplomatique prit un tournent lorsqu’en 1874 il devint Vice consul autrichien dans la ville d’Oran en Algérie. Il commença aussi à travailler pour la grande compagnie d’assurance française « Aigle «. Parallèlement à cela, il entreprit de vendre du tabac provenant d’Afrique sur le continent européen. Ses activités d’assurance et de négoce lui permirent de s’enrichir très rapidement et de se mettre à l’abri du besoin. Peu de temps après Rachel et Emile se marièrent et deux enfants naquirent de cette union : Adolphe et Fernand. Après leur noce, le couple quitta définitivement le Maroc pour s’installer à Baden en Autriche. C’est là-bas que naitra leur première fille, le prénom espagnol de Mercedes signifiant « faveur », « gentillesse», et «pitié» fut retenu par Emile. 3 ans après avoir enfanté la petite fille, Rachel mourut dans de grandes souffrances d’une maladie encore inconnue à l’époque. Malgré cet évènement tragique, Emile continua d’espérer que le prénom de sa nouvelle petite fille allait lui porter chance dans les affaires à venir. C’était une personne très superstitieuse et l’un de ses fils écrivit même : » Il était aussi superstitieux que les anciens Romains. »
Les sommes d’argent accumulées grâce à ses différentes activités lui permirent d’enrichir considérablement son niveau de vie , il passe désormais ses vacances à Nice et sur la Côte d’Azur et commence à côtoyer les hommes d’affaires les plus influents de son époque. C’est pendant cette période de sa vie au tout début du XX ième siècle, qu’Emile développa une véritable passion pour l’automobile. Après l’invention de la première voiture à moteur à explosion par l’entreprise allemande Daimler Motoren Gesellschaft , Emile se réjoui de cette avancée. Il visite les usines de la société en Allemagne et achète même 2 modèles de leurs voitures. L’automobile occupe alors de plus en plus de place dans sa vie : Il participe à des courses de voitures et ouvre même une concession Daimler Motoren à Nice où les ventes de voitures furent florissantes.
Déterminé à laisser sa marque dans le monde de l’automobile, Emile demande à l’ingénieur allemand Paul Daimler de mettre au point un tout nouveau moteur de course de 4 cylindres, 5,9 litres et 35 chevaux. Le nouveau moteur fut baptisé Mercedes en hommage à sa petite fille. C’est ainsi que la première Mercedes vit le jour dans le monde de l’automobile : la Mercedes 35 HP. Cette nouvelle voiture se distingue en remportant systématiquement toutes les courses automobiles de la Côte d’Azur. Le nom de Mercedes commence à se répandre dans toute l’Europe et des milliers de commandes furent réalisées en un temps record.
En 1902, Emile créé officiellement la société Mercedes en protégeant le nom et en brevetant le tout nouveau moteur. Emile change même son nom de Emile Jelinek à Emile Jelinek Mercedes. C’est sûrement la première fois qu’un père adopte le prénom de sa propre fille. Fortune faite, Emile se retira du monde des affaire après avoir vendu ses parts et donné l’exclusivité des ventes à travers le monde à l’ingénieur allemand Paul Daimler.
Après avoir pris sa retraite, Emile est contraint de quitter la France en 1913 lorsqu’il est accusé par certains d’être un espion en faveur de l’Allemagne. Il se réfugie alors à Genève où il meurt en 1918 à l’âge de 65 ans. Son corps fut inhumé à Nice au cimetière du château conformément à sa volonté.
L’un de ses fils , Guy Jelinek raconte dans son autobiographie « Mercedes ressemblait beaucoup à son père. Elle avait le même tempérament, les mêmes crises de colère, la même faim de vivre. Mais elle ne s’intéressait pas du tout à l’automobile. »
Par Noam Mosseri – Juifs célèbres © Tous droits réservés